L’une des complications les plus importantes pour tout autocultivateur de cannabis est de trouver un nuisible déjà installé dans ses plantes. L’un des parasites les plus craints sont les micro-acariens car, une fois sur la plante, il est difficile de les éradiquer.
Les micro-acariens, c’est quoi ?
Les micro-acariens sont des arachnides arthropodes, sans tête ni mâchoire. Ils ne mangent pas de solides. Ce sont des espèces qui sucent la sève de la plante, même si, comme nous le verrons, ce n’est pas là le principal problème qu’ils apportent aux plantes de cannabis.
Ils se nichent dans les cultures avec le vent, en adhérant aux pattes des insectes ou à nos vêtements. De plus, ils attirent d’autres nuisibles comme la mouche blanche, les pucerons et les thrips. Ceux-ci les aident à se disperser dans les cultures en adhérant à leurs pattes. Le micro-acarien ne tisse pas de toile d’araignée contrairement à l’araignée rouge.
Le nom “micro-acarien” identifie différentes espèces qui appartiennent aux familles des Eriophydes et des Tarsonemidae. Ils sont regroupés sous cette dénomination du fait de leur taille, plus petite que celle de l’araignée rouge qui appartient à une autre famille d’acariens : les tétranyques. L’araignée rouge suce la sève et affaiblit la plante, tandis que les micro-acariens, en plus de sucer la sève, introduisent des toxines qui altèrent la croissance, la floraison et la production de résine et ruinent au final la récolte.
Micro-acariens et cannabis
Parmi les espèces les plus communes de micro-acariens dans les cultures de cannabis, on trouve :
- Caleptrimerus vitis : acarien eriophyde de 0,15 à 0,2 mm avec un corps allongé triangulaire. Il pond des œufs de 0,03-0,04 mm. Il est spécifique à la vigne même s’il peut présenter une polyphagie, selon les observations des cultivateurs.
- Tarsonemus latus : acarien de la famille Tarsonemidae. Il mesure jusqu’à 0,2 à 0,25 mm et a une forme de ballon de rugby. Ses œufs font 0,008 mm
- Stenotarsonemus pallidus : acarien de la famille Tarsonemidae, habituel dans les cultures de fraises même s’il est polyphage.
- Aculops cannabicola : un acarien eriophyde apparu dans les années 60 en Europe et Asie Centrale, d’aspect vermiforme de 0,2 mm de long.
Ces espèces provoquent les mêmes dégâts aux plantes de cannabis, certaines sont spécifiques au cannabis et d’autres sont polyphages (elles peuvent se nourrir et attaquer différentes espèces de plantes), mais la symptomatologie des dommages et des traitements curatifs permettent de les regrouper.
Comment identifier les micro-acariens dans les plantes de cannabis :
Contrairement à l’araignée rouge, les micro-acariens ne sont pas visibles à l’œil nu (mais les dégâts qu’ils occasionnent le sont). Un micro-acarien adulte a la taille d’un œuf d’araignée rouge. Cela explique pourquoi il faut un microscope pour l’identifier.
- C’est sur le revers des feuilles qu’il faut chercher avec un microscope (la face du dessous) et surtout sur les feuilles jeunes. Celles qui en sont aux premiers états de croissance et avant la floraison, lorsque l’attaque de l’acarien est la plus virulente et fait le plus de dégâts.
- Durant la phase de croissance, les dommages produits par les micro-acariens sur le cannabis sont identifiables grâce : aux feuilles dont les bords sont pliés, voire brûlés, à d’autres feuilles présentant des difformités et d’autres feuilles présentant de nombreuses petites bosses d’aspect matelassé.
- Durant la phase de floraison, la production de bourgeons s’arrête, la plante ne produit pas de trichomes et les pistils brunissent et disparaissent même, de manière soudaine et contre-nature.
Cycle e vie du micro-acarien
Le micro-acarien se reproduit de manière asexuée et sexuée. Dans des environnements favorables, il est capable de se reproduire à grande vitesse.
- Dans la version asexuée, ce sont des mâles qui sortent des œufs non fécondés que pondent les femelles (cette forme de reproduction se nomme parthénogénèse arrhénotoque).
- Lorsqu’ils se reproduisent de façon sexuée, il le font par fécondation indirecte. La femelle recueille les spermatophores (capsules contenant du sperme) déposés par le mâle sur la feuille et la fécondation est ainsi terminée.
La femelle peut pondre jusqu’à 40-75 œufs par lot d’environ 5 tout au long de sa vie. Cela nous donne une idée de la vitesse à laquelle peut s’étendre ce nuisible dans des conditions favorables.
Les différents états du micro-acarien
Chaque famille d’acariens passe par quatre états de vie différents : œuf, larve, pupe et adulte dans le cas des Tarsonemidae et œuf, larve, deux états nymphaux et adulte dans le cas des acariens Eriophydes.
Comme chez tous les acariens, les fonctions vitales sont régulées par la température. Pour son développement, la température idéale tourne autour de 24-25 ºC. Cela les rend particulièrement dangereux dans les cultures en intérieur.
A des températures élevées ou très basses, la reproduction des micro-acariens diminue. C’est pourquoi à l’extérieur, en plein été ou en hiver, ils n’apparaissent pas autant qu’au printemps ou en automne.
Les dégâts que produisent les micro-acariens
Au regard du niveau de dégâts que produit ce parasite, c’est sans aucun doute le pire qui puisse exister dans les cultures. Alors qu’il est possible de sauver des restes de cultures avec les autres nuisibles, avec les micro-acariens, il est presque impossible de récupérer quoique ce soit. La plupart du temps et pour éviter la contagion, toute la culture est renouvelée.
- Le micro-acarien pique la feuille pour se nourrir, ce qui provoque du stress et des dégâts au niveau de la cellule vide, cela de façon beaucoup moins visible que pour le reste des nuisibles suceurs (araignée rouge, puceron, mouche blanche et thrips).
- Le véritable problème vient de leur façon de s’alimenter. Les micro-acariens sécrètent et injectent dans la plante des substances responsables de désordres au moment de la croissance et de la floraison, de malformations et l’arrêt du développement.
- Pendant la phase de croissance végétative, le développement de la plante s’arrête et les feuilles se déforment. Certaines feuilles s’enroulent, c’est-à-dire que les bords de la feuille entière sont pliés, pas seulement les pointes. Les autres feuilles se contractent vers la nervure médiane. Une autre altération fréquente des feuilles de cannabis affectées par le micro-acarien est l’apparition de petites bosses sur les feuilles, ce qui leur donne un aspect “boursouflé” propre à ce ravageur. Les tiges sont aussi touchées. La distance internodale est anormalement raccourcie et elles sont déformées.
- En phase de floraison, ils attaquent les feuilles et les jeunes pousses en plus des bourgeons. Si le micro-acarien attaque en début de floraison, cela retarde tout et les bourgeons ne se forment pas vraiment. Ils ont alors un aspect anormal, déformé et n’ont même pas de pistils.
- Lorsque la floraison est à un stade avancé, les stigmas ou pistils (petits poils) des bourgeons deviennent marrons, mais pas de la même façon que lorsqu’ils mûrissent. Là, ils semblent brûlés, plissés. Au microscope, les trichomes sont invisibles autour de la zone infectée. La production de résine paraît aussi arrêtée, tout comme la floraison des plantes.
- Les parties endommagées par les micro-acariens ne se régénèrent pas et ce, tant en phase de croissance qu’en phase de floraison.
Comment prévenir l’apparition de micro-acariens dans les plantes de cannabis :
Pour éviter l’arrivée de micro-acariens dans votre culture de cannabis, vous devrez suivre les conseils suivants.
- Gardez votre culture propre. Dans les cultures en extérieur et sous serre, certaines espèces de micro-acariens peuvent s’être réfugiées dans les écorces et le bois pendant l’hiver. Ceci pour attendre le beau temps pour sortir à nouveau. Dans votre culture en intérieur, changez-vous en mettant des vêtement avec lesquels vous n’êtes pas allé(e) dehors avant d’entrer dans la salle. Ceci pour être sûr(e) de n’amener aucun nuisible.
- Vérifiez l’aspect des plantes (surtout les feuilles) au cours des premières semaines de croissance et avant la floraison.
- Utilisez des préventifs comme Cannacure ou Leaf Coat qui créent une couche sur la feuille servant de barrière physique contre les champignons et les parasites tout en accélérant la photosynthèse et en réduisant la transpiration.
- Ekisan de Trabe est un fongicide d’origine naturelle et bio à 100%. Il est aussi organique, fait à base de queue de cheval et est acaricide.
- Plant Vitality Plus de BAC à base d’extraits de micro-organismes a démontré une grande efficacité en tant que préventifs face au stress et aux acariens.
- Si vous allez cultiver avec des boutures que vous n’avez pas fait vous-même, prenez des précautions extrêmes et traitez-les avec un acaricide comme Mobet ou Spruzit (utilisez la moitié de la dose indiquée pour les jeunes boutures).
- Préservez votre culture des mouches blanches, des pucerons et des thrips. Ils apportent les micro-acariens qui adhèrent à leurs pattes. C’est la voie d’entrée la plus commune de ces nuisibles à votre culture.
- Si vous employez du compost fait maison ou du fumier, vérifiez que toutes les étapes de décomposition ont été passées et qu’il n’y ait aucun nuisible.
Comment éliminer les micro-acariens dans les plantes de cannabis
- En phase de croissance
En plus des susnommées Spruzit et Mobet, vous pouvez aussi utiliser Plant Vitality Plus de BAC, un booster organique pour la croissance et la floraison avec une action acaricide. Il fonctionne comme préventif et soin curatif. Il existe aussi le soufre Elosal qui protège également contre l’oïdium. Ekisan est un acaricide à base de queue de cheval. Il attaque aussi les pucerons et les champignons.
- En phase de floraison
Si les bourgeons sont déjà formés, la seule chose à faire est d’essayer d’éloigner les micro-acariens avec le savon potassique Mobet, à associer, pour plus d’efficacité, aux pyréthrines bio telles que Spruzit.
Ennemis naturels des micro-acariens
Les micro-acariens ont de nombreux ennemis naturels. En raison des dégâts qu’ils causent, il est préférable que les ennemis naturels des micro-acariens soient installés au préalable dans la culture. Ainsi, vous gagnez un temps précieux qui est celui de la recherche ou de l’acquisition et vous évitez de perdre du temps s’ils ne s’adaptent pas à la culture.
Il est conseillé d’avoir des plantes hôtes dans vos jardins. Elles accueilleront les ennemis naturels des micro-acariens et, en leur absence, ces derniers pourront s’alimenter de pollen, de thrips, etc.
Les acariens de la famille Tarsonemidae peuvent être combattus avec les acariens prédateurs Amblyseius californicus et Euseius concordis, ainsi que les acariens Eriophydes comme Amblyseius victoriensis.
Le champignon Hirsutella thompsonii, très efficace pour l’Aeculops lycopersici (de la tomate), est très utile contre l’acarien Aeculops Canabii.
Conseils généraux :
- Si votre culture en intérieur a souffert d’une invasion de micro-acariens, nous vous recommandons de nettoyer soigneusement l’armoire ou la salle de culture avant d’en faire une nouvelle. Utilisez pour cela Solfac, un produit chimique qui fonctionne par brumisation automatique.
- Le micro-acarien n’est pas des plus communs chez les nuisibles, mais il compte parmi les plus dangereux, surtout dans les cultures en intérieur. Il est important de vérifier l’état de vos plantes périodiquement et de rechercher leurs éventuels symptômes. Vérifiez-les avec minutie. Tâchez d’éviter d’apporter des insectes que vous pourriez transporter et d’être très vigilant sur la santé de vos boutures que vous faites entrer dans votre culture.
- Face à la présence de micro-acariens dans votre culture de cannabis. Il est important d’agir rapidement sans laisser passer le temps. Faites en sorte qu’ils ne s’étendent pas à d’autres plantes et ayez en priorité de les éliminer de votre environnement le plus vite possible.
- Lisez attentivement les indications des fabricants, les conseils d’utilisation, les délais de sécurité et les indications pour l’élimination des produits préventifs et des acaricides.
Pour toute question, pensez à nous contacter. Chez La Huerta Grow Shop, nous sommes engagés dans la protection des plantes de cannabis avec des traitements bio et naturels dans le but de préserver l’environnement.
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